la monarchie des éléphants

Si les dirigeants de la République avaient dans leur enfance regardé les épisodes de Babar roi des éléphants, ils auraient appris à gouverner dans l’intérêt des peuples. Ainsi tous les dauphins de France apprirent dès leur plus jeune âge à exercer avec justice et droiture l’autorité qu’ils tenaient de Dieu, ce qui en fit de grands monarques :

La France sous le confinement

En Mars 2020, un invisible virus avait déclenché une Grande Peur. La République y avait réagi en déclarant la guerre et en ordonnant à ses vaillants combattants-citoyens de se terrer chez eux ! La panique s’était installée entretenue par les discours angoissants des médias et de la classe politique dont les tergiversations ne manquaient pas d’interroger. Elle paralysait les esprits. La mort était devenue tabou et justifiait tous les principes de précaution liberticides. Comme un seul homme, les chefs d’état du monde entier avaient engeôlé l’ensemble de l’humanité et suspendu toutes les activités ! tout éternuement était devenu suspect !

Pour la première fois dans l’histoire de France, les églises, les bistrots qui étaient l’âme du pays, avaient été fermés ! Des mesures inédites avaient été prises qui remportaient l’adhésion de la masse sidérée par l’invisible bestiole. Laisser-passer, contrôles renforcés, télésurveillance, géolocalisation… on avait mobilisé toutes les technologies d’avant -garde, toute l’ingénierie sociale et tout l’appareil de répression pour traquer les contrevenants.

Pour pouvoir mettre le nez dehors, il fallait éviter les zones à risque, ruser, aller chercher plusieurs fois dans la journée sa baguette de pain. Au marché du village tout avait été réorganisé. Les clients, tel le bétail qu’on mène à l’abattoir, devaient emprunter des couloirs de circulation ! des « gestes barrières » avaient été mis en place qui consistaient à bien se laver les mains et surtout à se tenir éloignés les uns des autres, bien respecter les traces qui avaient été peintes au sol et qui indiquaient à chacun sa place. Ils appelaient cela, la distanciation sociale, mais le mieux disaient ils, c’était encore de rester chez soi pour sauver des vies ! et ils avaient pensé à tout ! si on ne pouvait plus sortir, tout pouvait fonctionner grâce au réseau internet. Les achats, l’éducation, la médecine, la culture, la socialisation, tout passerait par le net !. C’est ainsi qu’en même temps qu’on enfermait les vieux dans les EHPAD, on leur distribuait des tablettes magiques, oups, numériques ! et chacun criait bravo à ce progrès fantastique ! Dans la presse aux ordres, on nous vantait les joies de la « slow life » et la gestion parfaitement maitrisée de la crise par le gouvernement !

La plupart s’étaient volontairement soumis au traitement, dissimulaient leur visage sous des masques qu’ils avaient eux mêmes confectionnés car l’état, malgré des impôts faramineux, n’en avait pas stocké et n’avait pas non plus de quoi soigner les malades. Mais personne parmi ceux qui en mai 68, s’égosillaient du fameux « interdit d’interdire » ne se scandalisait des multiples signes annonçant la dictature. Les fêtes, les promenades, les parcs, le vélo, la visite à la famille, aux amis, les enterrements des proches, les amoureux sur les bancs publics, tout était désormais interdit ! mais tout le monde avait été conditionné et filait droit attendant de la voix de son maitre, l’autorisation de reprendre leur vie d’avant ou la libération conditionnelle.

Tous les soirs à 20h, on jouait sur les chaines gouvernementales, le numéro des balcons qui applaudissent les personnels soignants. Chacun avait ainsi l’impression d’être un soldat actif et de lutter contre la bestiole invisible ! l’esprit charlie avait contaminé toute la société.

Et pendant que les foules combattaient affalées dans leur fauteuil devant leur écran, un nouveau décor était mis en place qui devait changer définitivement toute l’organisation de la société : disparition des petites entreprises, des petits commerces, suppression de la monnaie papier, destruction du code du travail, paupérisation de la société, uberisation, technicisation, revenu universel, surveillance généralisée, élimination des improductifs, précarisation des actifs et des retraités, dislocation des liens humains, zombification, effacement du réel devant le virtuel… l’état centralisé et son politburo avaient tout cadenassé !

C’était habile, et personne n’avait rien vu venir. Comme dans le conte, une fatwa avait été lancée contre les complotistes qui avaient crié « au loup« . Au nom du « jouir sans entrave » et des « lendemains qui chantent » chers aux enfants de 68, on avait dilapidé tout l’héritage, la nation, la famille, la religion, le mariage, la chasteté, la morale, le travail et voilà que d’entraves, il ne restait que ça ! On récoltait les fruits pourris de l’anarchie liberale-libertaire, violence, terreur, misère et contrôle des masses !

en 40, il restait une zone libre où se réfugier, pas cette fois !

L’histoire retiendra que juin 40 fut un désastre militaire, mars 2020 un désastre sanitaire qui furent l’un et l’autre provoqués par l’ impréparation et l’impéritie de la République. Ils laissaient les français dans un profond traumatisme et l’appareil productif avec des séquelles irréparables. Une boucherie ! Privés de défenses militaires ou privés de défenses immunitaires, cela revenait au même, la destruction d’un ordre ancien pour qu’advienne un monde nouveau moins humain mais plus servile à l’idéal de ce qu’on appelait dans les cercles initiés, la gouvernance globale !

L’amour alpha et oméga.

Une femme était tombée en léthargie et son fils appela des médecins.

L’un des médecins dit : je la traiterai selon la méthode de Brown. Mais les autres répondirent, c’est une mauvaise méthode, qu’elle reste plutôt en léthargie que d’être traitée selon Brown !

Alors le fils de la femme dit : traitez-la de façon ou d’autres pourvu que vous la guérissiez. Mais les médecins ne voulaient joint s’accorder, ils ne voulaient se rien céder l’un à l’autre !

Le fils alors, de douleur, et de désespoir, s’écria : O ma mère !

et la mère, à la voix de son fils, se réveilla et fut guérie.

On chassa les médecins…

Mickiewicz

Le Christ était médecin. Durant sa vie publique, il guérit aveugles, paralysés, lépreux, sourds, ressuscita des morts de son unique potion, l’Amour. Cette potion, cette clé de compréhension, il l’a léguée aux hommes, « je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix  » à eux de la faire fructifier !

Deus caritas

Le fondement théologique de l’enseignement chrétien, c’est l’Amour. L’Amour est le seul commandement évangélique. Des trois vertus théologales, c’est celle d’amour qui survira au-delà des temps….détruire le christianisme, c’est donc détruire l’amour en tant que réalité intrinsèque à la nature de l’homme !

Le plus beau texte parlant d’amour est ce fabuleux « Hymne à l’amour » de Saint Paul (1 Co 13, 1-13) :

J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.
J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.
J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.
L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;
il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;
il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;
il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
L’amour ne passera jamais.
Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée.
En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles.
Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé.
Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant.
Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.
Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité.

Le fabuleux voyage de la contesse en savates

Il était une fois une conteuse qui n’avait jamais rien conté à personne, c’est pourquoi on l’appelait contesse car elle n’avait point mérité ce M qui sied aux grandes comtesses !
Elle partait souvent pour de longues promenades en savates deux doigts afin de visiter son âme, c’est pourquoi on l’appelait la contesse en savates !

Dès le berceau, la fortune lui avait souri, une famille aimante, des amis fidèles et bienveillants, des robes à ne savoir qu’en faire, une jolie maison, elle avait eu un métier épanouissant, une vie facile, habitait un pays béni, mais on aurait dit qu’il lui manquait qq chose, un souffle, une présence peut-être …
On la trouvait souvent agacée, tempêtant contre les malheurs du temps, récriminant contre les injustices ou fulminant contre tel ou tel…

Son entourage était prévenant. Il ne cessait de lui répéter, mais non, tu te fais des idées, tu divagues, nul ne peut aller à rebours du temps….mais rien ne calmait ses inquiétudes. Il n’y avait donc pas d’échappatoire, aucun sens à donner à l’histoire ?! ils avaient beau insister, elle ne se résolvait pas à faire comme si ! et plus ils la pressaient de renoncer, plus elle s’entêtait !

Cela ne lui ressemblait pas car elle avait été une enfant sage. Ses parents s’appliquaient à bien l’élever, ils lui avaient appris qu’il fallait être obéissante et polie. Elle devait faire confiance aux grandes personnes qui en savaient bien plus qu’elle et allaient lui apprendre comment voir le monde !
Alors, elle avait cru au Père Noel, appris bien consciencieusement toutes les leçons d’histoire de ses professeurs, ingurgité leurs théories abracadabrantes et leurs analyses partisanes, lu les classiques agréés, écouté les journalistes et suivi avec attention leurs reportages, visionné éberluée sur l’écran cathodique, les pas de l’homme au royaume des Sélènes, la chute du mur, celle des tours…délaissé les bancs de son église. Elle s’était rendue sourde à l’appel des cloches, avait obéi aux lois de son pays et fait confiance à ses dirigeants…

Et, comme elle avait bien suivi tous leurs conseils, elle pensait ainsi être bien armée pour affronter la vie !
mais les années passant, ses cheveux grisonnant, elle avait l’impression de vivre dans un monde enlaidi qui n’était plus le sien. Elle avait la nostalgie des neiges d’antan, elle rêvait en secret d’un autre siècle, plus franc, plus courageux, d’un pays plus fier, plus attaché à ses traditions et moins corrompu.
… elle se demandait bien d’où lui venait ce vague-à-l’âme, pourquoi elle avait cette sensation nauséeuse que rien ne tournait rond, que depuis le début, elle avait fait fausse route, pire que le monde touchait à sa fin …et puis surtout, qu’on lui avait caché qq chose. Il fallait qu’elle sache quoi !

Alors, elle décida d’entreprendre un long voyage dans les dédales de l’histoire, à la recherche des conteurs maudits. Elle n’avait pas préparé son départ, ni prévu la durée de son absence. Elle voulait laisser la providence guider ses pas …lorsqu’elle se fut décidée à partir, elle éteignit la TV, replia les journaux, coupa la radio, brûla ce qu’elle avait aimé, et ne fit plus confiance qu’à sa petite voix intérieure qui lui disait cherche et tu trouveras !

Elle délaissa un peu sa famille, s’éloigna de ses amis, et vaillamment s’engagea sur un nouveau chemin. Elle était seule, personne de ceux qui lui étaient chers n’avait voulu prendre la route avec elle. Qu’à cela ne tienne, elle ne redoutait ni les royaumes de la solitude ni ceux de la vérité ! Ne disait-on pas dans le règne des rois que l’air de France rend libre.

De fil en aiguilles, elle remontait le grand fleuve du temps. Il lui fallait nager à contre-courant, franchir les rapides, c’était bien fatiguant, elle était mal entrainée mais sa petite voix était là et l’encourageait, tu es sur la bonne piste, et en effet, plus elle remuait les sédiments plus le flot devenait limpide ! C’ était donc ça, on l’avait flouée, on avait trahi sa confiance, le père Noël n’existait pas ! Des jeteurs de sorts avaient tout inversé ! Pour comprendre, il suffisait de retourner ce qu’ils avaient à dessein mis à l’envers ! alors, elle commença à adorer ce qu’elle avait jusqu’alors détesté et à fréquenter ceux qui avaient été chassés des grandes autoroutes de la pensée qui vous amènent toujours dans des impasses !

Un jour, elle se prit à feuilleter un ouvrage poussiéreux que beaucoup prenaient pour une sorte de vieux grimoire inconsistant. Mais il s’avéra que c’était un livre extraordinaire, d’une finesse redoutable, un livre qui ne ressemblait à aucun autre car il pouvait nourrir les esprits les plus éclairés aussi bien que les plus humbles, contenait toutes les vérités historiques et tous les mystères, tous les préceptes politiques et moraux, toutes les bases de toutes les sciences ; un livre dans lequel toutes les causes et tous les remèdes avaient été pensés avec une infinie précision ; dans lequel tous les événements heureux et malheureux et toutes leurs conséquences étaient annoncés avec une clairvoyance inouïe par un grand Seigneur, qui de là-haut, veillait paternellement sur ses enfants ! un paraclet d’Amour comme aucun poète n’en avait encore jamais écrit, avec des mots qu’aucun conteur n’avait encore jamais su trouver !

Elle tombait sous le charme, les mots faisaient mouche, ils étaient incandescents. Sitôt, elle voulut rencontrer ce fabuleux conteur qui parlait enfin à son coeur, et avait un plan si juste et si parfait pour sauver l’homme pécheur !

Au fil de ses rendez-vous discret avec ce Prince du mystère qui pouvait faire des droites avec des courbes, elle reconnu celui qui avait tant manqué à sa vie. Il était d’une beauté surnaturelle, doué d’une parole infuse et d’un verbe aussi radieux qu’il était mélodieux. Que n’avait-elle croisé plus avant le regard de cet Emmanuel ! il disait que son Royaume n’était pas de ce monde, qu’il allait subir le supplice de la croix pour laver l’affront de la pomme, libérer les hommes de leurs souffrances et leur ouvrir les portes d’un paradis éternel …buvant ces paroles, tout s’éclairait et prenait soudain un nouveau sens ! Elle n’avait pas usé ses savates pour rien !

Arrivée enfin au bout de son long voyage, tout près de la source, en revenant à ses racines, elle comprenait le monde. Enfin, elle était réconciliée avec Lui. Enfin, elle était apaisée. Enfin, elle pouvait revenir à la vie ! Fortifiée dans sa foi, elle ne craignait plus rien, elle savait où chercher la vérité qui rend libre et avait découvert un continent inconnu qui recelait tant de trésors que personne n’en ferait jamais le tour !
Ils pourraient bien désormais, lui dire qu’elle se trompait, qu’il fallait rester sage et croire les chantres du progrès, elle ne leur en voudrait pas, elle ne serait plus triste ni résignée. Rassérénée, raffermie dans ses certitudes, elle pouvait enfin prendre la plume pour dénoncer les jeteurs de sorts et refouler les mythes…il fallait maintenant, dé-conter !

c’est ce qu’elle essayait gauchement de faire, avec son peu de talent, sans grand succès, il faut bien le dire !